geo.cybercantal.net sommaire Les moulins 1 : Une étude locale dans le Nord Cantal
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Contribution à l’étude des moulins du Cantal (page en construction)



I - Ce qui est disponible sur le WEB

II. Etude locale. Les moulins du Nord Cantal

III. Moulins fonctionnels...

IV. Moulins non fonctionnels...

V. Les moulins à visiter

VI. Hommage aux rénovateurs



I - Ce qui est disponible sur le WEB

Moulins de France et d'Auvergne.


      La FFAM est devenue la Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins. Cette fédération, fondée en 1977, a pour objet la connaissance, la sauvegarde, la restauration, la défense, la promotion et l'animation des moulins de France ainsi que la protection de leur environnement naturel, notamment la défense des cours d'eau et le respect du voisinage des moulins à vent. Elle re­groupe des associations régionales ou locales ayant le même objet, des propriétaires de moulins et toute personne s'intéressant aux moulins.

      La FFAM, anciennement Fédération Française des Amis des Moulins, réunie en assemblée générale extraordinaire le 29 avril 2007, est devenue la Fédération Française des Associations de sauve­garde des Moulins. Rappelons que la FFAM organise chaque année, le 3eme dimanche de juin, la Journée des Moulins, mani­festation associée à la Journée du Patrimoine de Pays.

Pour tout savoir sur les moulins et la FFAM, aller sur le site
www.moulinsdefrance.org

Pour l’Auvergne,
la déléguée est Mme Michèle Madebène Tél : 04 73 21 82 20 ou 06 08 51 37 48

Pour le Cantal,
il faut procéder autrement : aller à http://www.auvergne-centrefrance.com/route-des-moulins/ mais ici un seul moulin est répertorié :
Le Moulin de la Fromental (Fontanges)
dans le cadre de
LA ROUTE DES MOULINS D'AUVERGNE

Une adresse supplémentaire :
Association Régionale des Amis des Moulins d'Auvergne Mairie - BOURG LASTIC (63760)

En recherchant sur GOOGLE par « Cantal tourisme » on obtient la rubrique suivante :
LES MOULINS.

"Nous retrouvons, aujourd'hui, quelques belles rénovations de moulins
démontrant une très forte activité liée à l'eau et au vent."



Arpajon-sur-Cère :


Moulin à eau sur la Cère (Rue du Docteur Félix Ramond) - Tel.04 71 63 67 83

Construit dès le XVIIIe, ce moulin permettait d'effectuer des travaux de carderie, teinturerie et meunerie. Expositions temporaires et à thème. Point d'infos touristiques et démonstration de fonctionnement (2 fois par semaine en été).

Saint-Saury :


Moulin à eau d'Escalmels - Tel. 04 71 46 15 19

Moulin a eau au village d'Escalmels, à proximitée de Saint Saury, dans le sud Cantal, sur le ruisseau d'Escalmels (ou Escaumels) affluent de la rive gauche de la Cère. Ce moulin se trouve près de la limite Lot-Cantal : à 20 km de Sousceyrac (Lot) et a la même distance de Saint-Etienne-Cantalès (Cantal).

Ségur-les-Villas :


Moulin à eau de la Gazelle - Tel. 04 71 20 70 77

Moulin à eau restauré et en état de marche. Son originalité réside dans sa roue à aubes horizontale, équipée d'une bluterie qui permettait l'affinage de la farine sur place.

Celoux :


Moulin à vent de Lagarde - Tel 04 71 73 15 97

Visitez le seul moulin à vent en fonctionnement en Auvergne et découvrez l'histoire d'une renaissance après un siècle d'inactivité.



II.Etude locale. Les moulins du Nord Cantal

S 0 M M A I R E

PREFACES ................................................. 2
INTRODUCTIONS ............................................ 11
PREMIERE PARTIE : ETUDE DES TECHNIQUES

I. AMENAGEMENT DES BIEFS ..................................... 12

II. MOULINS A CEREALES ....................................... 19

III. MOULINS A HUILE ......................................... 42

IV. MOULINS DU TEXTILE
1 - Foulons à chanvre ........................................... 50
2 - Foulons à drap ............................................... 51
3 - Teintureries ..................................................52
4 – Carderies......................................................52
5 - Filatures .....................................................52
V - MOULINS A SCIE
DEUXIEME PARTIE - INVENTAIRE HISTORIQUE
I - INVENTAIRE GENERAL ............................................................................................. 63
II - INVENTAIRE DETAILLE
A - Canton de Champs-sur-Tarentaine ............................................... 73
B - Canton de Mauriac (partiel)..................................................... 103
C - Canton de Riom-ès-Montagnes 114 D - Canton de Saignes ......................................................................... 137
E - Canton de Salers (partiel)............................................................... 162
TROISIEME PARTIE - LES MOULINS REHABILITES
A - Le Moulin à farine de la Fromental…………………………….... 171
B - Le moulin d’Outre, de Gromont… dit « de la Fanchette » 177
C - Le Moulin à farine de Drils……………………………………… 181
D - Le Moulin à vent de Celoux……………………………………... 185
E - Le Moulin à huile de Verninières………………………………... 191
ANNEXE - LES MOULINS DANS L’HISTOIRE………………………………... 196
BIBLIOGRAPHIE DES OUVRAGES CONSULTES............................................... 209
LE DROIT D’EAU…………………………………………………………….. 216

Extrait 1 : présentation de l’ouvrage par Michel Bhaud

Présentation de l’Ouvrage

Michel Bhaud,
Président du GRHAVS
Directeur de Recherche au CNRS, e.r.


Une nouvelle étape dans la vie de notre Association, vient d’être franchie. Plusieurs bulletins publiés dans les années 1980 ne sont plus disponibles. Ainsi en est-il de celui sur les Moulins qui portait les numéros 23, 24 et 25, publié en 1981. Vingt huit ans plus tard, une nouvelle version sort de l’imprimerie. Le contenu, revu par son auteur Jean Tournebize, reprend de nouveaux documents historiques. Des observations nouvelles sur le terrain complètent un certain nombre de sites. Une bibliographie étoffée sans être envahissante, termine le bulletin.

Depuis les premières explorations beaucoup de moulins ont disparu, par démolition volontaire, envahissement de la végétation, exigences de la voirie… et un nouvel inventaire sur le terrain ne permettrait plus de retrouver les mêmes signalisations que celles données dans la première édition. D’autres moulins sont redevenus fonctionnels par l’habileté, le savoir faire, la tradition familiale, d’un nombre restreint d’hommes qui n’ont pas hésité à donner le meilleur de leur temps pour réentendre le tic tac d’un babillard ou le bruit des maillets sur un pressoir à huile. Ainsi de vieux moulins disparaissent définitivement et d’autres renaissent de leurs décombres.

Cette évolution mérite d’être concrétisée dans une nouvelle édition. Cinq descriptifs illustrés concernant des moulins réhabilités pouvant être visités, ont été ajoutés : un moulin à huile (Verninières), trois moulins à farine entraînés par l’eau (La Fromental, Gromont et Drils) et un moulin à farine actionné par le vent (moulin de Celoux). La réhabilitation signifie que l’on peut assister à la fabrication de produits de qualité: de l’huile de noix d’une part et de la farine d’autre part. Aucun commerce n’est organisé autour de ces produits, seul l’intérêt patrimonial est conservé. Dans tous les cas, les responsables de chaque moulin ont une connaissance approfondie de la technique de meunerie et de l’histoire de leur moulin. Ils parlent aussi des anciens qui, au quotidien, vivaient dans un bâtiment souvent isolé, supportaient les remarques peu amènes de leurs clients, parcouraient un paysage bien différent de celui d’aujourd’hui, en particulier aéré par des chemins nombreux, souvent en pente, qui desservaient chaque moulin à farine. Quant aux moulins à huile, la vie n’était pas monotone si on veut bien se reporter à la description donnée par Mr. Tournebize (cf. première partie) ou aux aveux du meunier de Courtille (cf seconde partie). En fait les moulins n’étaient pas aussi séparés par le produit à obtenir et par la source d’énergie utilisée que ne laissent penser les dénominations. Très souvent un même bâtiment abritait tournants à farine et meules à huile ; de plus il arrivait que moulins à eau et moulins à vent soient jumelés.

Revenons à l’essentiel de ce livre : l’inventaire historique et technique des moulins de la Sumène et de la Rhue. Les listes des différents moulins, constituées patiemment, commune par commune, celles de leurs propriétaires successifs, apparaissent, en première lecture, rébarbatives. Elles apportent cependant des renseignements importants. A l’échelle locale elles montrent la densité, très élevée, de ces petites industries qui transformaient le grain de froment ou d’autres céréales. Chaque village avait « son » moulin et même quelques fois « ses » moulins. Elles montrent aussi comment l’homme a utilisé la pierre, d’abord de proximité puis plus lointaine et comment il l’a travaillée pour le bâti et pour les meules. Cette période des moulins a bien été marquée par une relation entre l’homme et la pierre autant qu’entre l’homme et l’eau. Enfin les types de moulins témoignent de la présence d’une grande variété des céréales maintenant disparues et d’un début d’industrialisation avec l’apparition des moulins à scie. En fait, quel que soit le but recherché, la préparation d’un aliment ou l’utilisation d’un outil à fin industrielle, le moulin est une conséquence de l’asservissement de l’eau par l’homme. Dans les campagnes d’il y a 200 ans, ces moulins étaient très nombreux. On profitait du moindre ruisseau pour en établir plusieurs. Ainsi, le ruisseau du Soulou, qui atteint à peine 14 km faisait tourner 8 moulins. Plusieurs raisons expliquent cette forte densité. Les chemins étaient souvent mal entretenus et il fallait éviter fatigue et peine aux habitants des villages ; c’est pourtant ce qui les attendait s’ils devaient porter les grains à un autre village. La densité importante de la population explique aussi ce nombre élevé de moulin. Il faut enfin garder en mémoire que les moulins situés en hauteur, travaillaient toujours moins que ceux de la plaine, la surface d’alimentation du bassin versant était plus réduite et, nouvel handicap pour ces moulins, la période d’inactivité forcée se trouvait encore accentuée durant la saison estivale.

En plus, et c’est peut-être l’essentiel des travaux de Mr Tournebize, des remarques courtes, discrètes, toujours percutantes, animent le commentaire qui suit l’historique du moulin, et font pénétrer le lecteur dans la vie quotidienne des meuniers et de leur famille. Cette vie est souvent faite de tracasseries: les exigences des clients, les destructions par les crues (moulin de la Veyrie, Arches), les accidents mortels (Marchassou, Champs), les contrôles de l’administration par le carnet à souches (moulin de Grange, Le Monteil), les règlements d’eau et la concurrence avec la Compagnie des Chemins de Fer ou de nouveaux industriels, respectivement au moulin de Compié et au moulin de Vaussaire, commune de Saint-Etienne. A côté de ces tracas, le moulin connaissait une vie de relation très active. Le passage des villageois au moulin en faisait un lieu de rencontres et donc de communications. Le moulin, souvent isolé géographiquement se trouvait socialement très fréquenté. Les relations se développaient aussi entre métiers. Le travail de transformation développé dans une telle structure, prenait place dans une série d’activités qui avaient pour but la nourriture des habitants : les moulins constituaient un symbole de la vie en circuit fermé, ils représentaient la phase intermédiaire - après labours, semailles, moisson, battage et avant passage au four commun - d’un processus d’autosuffisance : faire son pain....se nourrir.

Un autre intérêt de cette étude provient du fait qu’elle repose exclusivement sur le type de moulin à roue horizontale mal représenté ou pas du tout représenté dans le reste de la France. Le Cantal se rapproche de la situation rencontrée dans le Tarn, le Tarn et Garonne, le Lot et d’autres départements appartenant au pays occitan. Il est possible de se rendre compte de la spécificité géographique de ce type de moulin en s’appuyant sur les cartes données par Claude Rivals (2000). A l’échelle de la France, l’importance relative des trois grandes catégories de moulins est la suivante: moulins à vent : 61% ; moulins à eau à roue verticale : 33% et moulins à eau à roue horizontale : 6 %. Plus précisément les statistiques de 1809 reprises par Henri Poupée (1980) et récemment par Claude Rivals (2000) indiquent entre les deux types de moulins à eau, une proportion de moulins à roue horizontale de 96,8 % pour le Cantal, et de 92,1% pour la Haute Loire, alors que le département du Puy de Dôme présente, à la même époque, une proportion de ces mêmes moulins beaucoup plus équilibrée : de 57,8 % (roues verticales) et de 42,2 % (roues horizontales). La contribution du Cantal est donc loin d’être négligeable et notre étude contribue très fortement à la connaissance technique et ethnologique des moulins de France à roue horizontale. S’il est possible de définir des espaces propres à chaque technique, cette séparation n’est jamais stricte et les deux types d’entraînement hydraulique peuvent coexister. Nous savons qu’il existe à quelques kilomètres seulement d’Antignac, un moulin qui a successivement adopté les deux types de roues motrices, d’abord la roue traditionnelle horizontale et interne puis, plus récemment, la roue verticale externe au diamètre impressionnant atteignant 5 m.

Dans le perfectionnement, au cours du temps, de la technique de broyage des grains de céréales, les moulins hydrauliques tels que nous les observons dans ce travail, constituent une étape qui succède, après beaucoup d’intermédiaires, à la méthode du travail à la main utilisant des meules de petite taille. Cette évolution des techniques de mouture depuis l’époque gallo-romaine jusqu’à aujourd’hui, est illustrée au musée d’Antignac où plusieurs meules gallo-romaines peuvent être admirées. En élargissant à la Basse Auvergne, avec le site des Martres-de-Veyre, Puy-de-Dôme, en élargissant aux départements voisins, Haute-Loire et Corrèze, et même à la France entière, on mesure l’originalité de notre territoire et par conséquent la valeur de notre patrimoine.

Quelques illustrations sur le thème des anciens moulins, tirées d’une bibliographie récente et des archives locales, terminent cette nouvelle édition.

Michel Bhaud, printemps 2009

La représentation sur les documents anciens des deux types de moulins à eau est fortement déséquilibrée. Les moulins à roue verticale externe sont sur-représentés par rapport aux moulins à roue interne horizontale. Une explication peut être avancée, liée à la visibilité de la seule roue verticale externe. Mais cette roue ne constitue pas le seul signe de reconnaissance du type de moulin. La traversée du bâtiment par le courant d’eau, les voûtes d’entrée et de sortie, constituent aussi les caractères d’une reconnaissance non ambiguë. Une autre raison de cette différence peut provenir de la distribution géographique des deux types de moulins. Au moins pour la France, cette répartition donne des moulins à roue externe dans les zones les plus riches (Ile de France, côte Atlantique…, cf Rivals 2000, t 1 p. 200). Les foyers intellectuels étaient plus rares dans la zone des moulins à roue interne ou se sont développés plus tardivement (comme dans la partie montagneuse du Massif Central). Les artistes à l’origine des manuscrits ont donc été sensibilisés plus facilement aux moulins à roue externe.



Ici représentation de moulins à roue interne d’après un document sur l’architecture rurale du Chianti, Italie. (Centro studi sulla cultura contadina del Chianti, biblioteca comunale di Radda, Firenze 1981). Aussi dans Rivals, 2000, t1 p. 34.

Extrait 2 : Le moulin hydraulique par Gabriel Fournier.

La généralisation du moulin hydraulique fut un des progrès techniques les plus remarquables de la période X°-XIII° siècles.

Certes, l'Antiquité, avait connu cette source d’énergie, qui est mentionnée par Vitruve (ler siècle av. J.C.), Strabon (début de notre ère), Antipater de Thessalonique (1er siècle après J.C.) et dont des vestiges ont été retrouvés dans des fouilles (Barbegal, près d’Arles; les Martres-de-Veyre).Mais mis à part quelques ateliers, le monde antique s’est montré réticent et n’a manifesté qu’un intérêt limité à l’égard de la force hydraulique.

Illustration de deux techniques anciennes utilisées pour moudre le grain. Dans les deux cas, deux meules sont utilisées : méta ou meule inférieure et catillus ou meule supérieure.  Seule la meule supérieure est mobile. A gauche : schéma d’une meule actionnée par la main de l’homme d’un mouvement alternatif. Le diamètre de ces meules ne dépasse pas 40 cm. De telles meules pouvaient être cachées pour que son propriétaire évite de payer les droits attachés à l’usage des moulins construits par les autorités civiles ou religieuses. A droite, ensemble de deux meules dont l’une était actionnée par l’énergie hydraulique. Ces deux éléments ont été repérés, après une période de crue sur le bassin de la Tarentaine, à proximité de Champs. On connaît deux autres localités caractérisées par une installation de meules hydrauliques d’âge gallo-romain : à Barbegal, à l’est d’Arles d’une part, et plus proche de chez nous, aux Martres-de-Veyre dans le Puy-de-Dôme, d’autre part. L’ensemble de Barbegal forme le premier témoignage archéologique d’une utilisation industrielle de la force hydraulique par les romains et gallo-romains. Le second ensemble, daté des Ier et II° siècles, de taille plus modeste, constitue la version réduite et contemporaine du premier ensemble.

Les illustrations de manuscrits du Moyen Age peuvent aussi fournir des documents sur les méthodes utilisées pour moudre le grain. Les moulins dits à sang sont actionnés par un homme ou un animal. Ici, deux chevaux actionnent un moulin. De machinis bellicis de Mariano Taccola, enluminé vers 1459 à Venise (Paris BnF, Lat 7239, f.50). Dans Perrine Mane, 2006, p 327.

Dans un monde où l'esclavage fournissait de la main d’œuvre en abondance, la plupart des moulins utilisèrent l’énergie humaine, éventuellement animale. Le moulin était fait de deux meules circulaires en forme de cônes emboîtés, au profil plus ou moins accentué, animés, à l’aide d’un manche, d’un mouvement circulaire, qui pouvait être soit un va-et-vient alternatif, soit une rotation continue. Les découvertes des meules de ce type sont fréquentes dans tout le monde romanisé. Plusieurs ont été trouvées dans la vallée de la Sumène.

Cette situation se prolongea durant une partie du Haut Moyen Age. Certes, les moulins à eau sont mentionnés dans la forteresse construite au VI° siècle par l’évêque de Trèves, Nicet, sur les bords de la Moselle, dans l’enceinte contemporaine de Dijon, ainsi qu’à Rome, à l’époque où la ville fut assiégée par les Ostrogoths (537). Mais le moulin à bras semble alors être resté d’un usage général pendant longtemps. Un engin de ce type figure sur un dessin du Psautier d’Utrecht enluminé vers 816-834.

Les moulins à eau commencèrent à se multiplier au cours de l'époque carolingienne. Au IX° siècle, parmi les domaines qui appartenaient à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, 8 sur 22 possédaient des moulins, et parmi ceux qui appartenaient à l'abbaye de Montier-en-Der, la proportion était de 11 sur 23. Cependant, malgré cette croissance, l'équipement en moulins hydrauliques restait très incomplet: au début du X° siècle, la construction d’un de ces engins était considérée encore comme un acte digne d’admiration.

Les moulins hydrauliques présentaient d’incontestables avantages. En permettant de faire l’économie des heures gaspillées à moudre à la main, ils dégageaient du temps libre pour les paysans, et de la main d'œuvre pour les seigneurs: les usagers trouvaient avantageux d’utiliser ces instruments, même en payant des taxes aux seigneurs qui étaient seuls en état de les faire construire et de les entretenir et qui y trouvèrent un moyen d’augmenter leur revenu. Dans le contexte d’expansion économique (essor démographique, défrichements, développement des échanges, amélioration des techniques agricoles) et de transformations des institutions seigneuriales qui caractérise la période XI° XIII° siècles, ces avantages expliquent le recours de plus en plus fréquent à la force hydraulique et la multiplication des moulins après la fin du X° siècle.

Aux XI°, XII°, XIII° siècles, le nombre de moulins augmenta et leurs fonctions se diversifièrent. L’énergie hydraulique fut d’abord, dès le XI° siècle, utilisée pour des engins dotés d’un mouvement circulaire continu, employés soit pour la mouture des grains à l’aide pierres circulaires plates, qui remplacèrent les anciennes meules en forme de cônes emboîtés, soit pour le pressage de l’huile avec une grosse pierre cylindrique roulant sur le chant.

Très tôt, l’énergie hydraulique fut également utilisée pour animer d’autres machines grâce à l’adoption d’un mécanisme intermédiaire (l’arbre à cames) qui transformait le mouvement circulaire continu de la roue motrice en un mouvement alternatif et permettait de faire mouvoir des marteaux, maillets ou pilons. Le procédé était connu déjà dans l’antiquité, mais il se répandit au Moyen Age, permettant la mécanisation de toute une série d’opérations se faisant auparavant à la main: moulins pour brasser la bière, pour broyer le chanvre, pour fouler le drap, pour préparer la pâte à papier. Ces moulins apparaissent dès le XI° siècle et leur usage est général au XIII° siècle, époque à laquelle la force hydraulique est également utilisée pour les scies.

L’installation d’un moulin avec le système d’arrivée d’eau, avec le transport et la mise en place des meules, avec la fabrication de l’appareil moteur et du mécanisme de transmission dont des pièces étaient armées de fer et nécessitaient un entretien continu, était une entreprise coûteuse, imposant de lourds investissements et des dépenses régulières, que seul le seigneur pouvait assurer. Pour rentrer dans leurs fonds et tirer des bénéfices de leurs investissements (une fois construits, les moulins étaient d’un excellent rapport), les seigneurs, qui disposaient de droits de commandement et de contrainte, exigèrent des usagers, en échange des services rendus, le paiement de taxes et leur imposèrent l’utilisation exclusive de leurs seuls moulins. Aussi le régime de la banalité fut-il le régime normal de presque tous les moulins, car il permettait la construction et l’entretien de ces instruments dont le prix était élevé.

Le régime de la banalité souleva parfois des résistances paysannes. Les seigneurs firent rechercher et détruire les moulins à bras; en 1336, l’abbé anglais de Saint-Albans (au Nord de Londres) fit fouiller les maisons et saisir les meules dont il pava la cour du monastère. Les moulins à bras furent rejetés au niveau d’instruments clandestins ou de remplacement.

Bien des obscurités subsistent sur l’histoire des techniques proprement dites, en particulier au sujet de la position de la roue hydraulique. Il paraît logique de penser que la roue horizontale, qui est restée en usage jusqu’à l’époque contemporaine dans certaines régions et dont le mécanisme est le plus simple, -la meule mobile étant montée directement sur l’axe de la roue à aubes- a été la première employée. Il n’en reste pas moins que toutes les images médiévales de moulin à eau ne montrent que des roues verticales; les plus anciens témoignages certains de roues horizontales datent du XVI° siècle. Toutes les techniques pour alimenter les moulins en eau furent utilisées au grès des conditions naturelles: roues au-dessous ou au-dessus de l’arrivée d’eau - au fil de l’eau sur les rivières à débit constant et à pente légère, souvent alors sous les piles d’un pont, en combinaison avec des barrages, sur des bateaux - en relation avec des étangs régularisant les ruisseaux au débit maigre et irrégulier - avec une alimentation assurée par des dérivations à flanc de pente ou par de petits canaux de bois dans les pays montagneux.

A la fin du XV° siècle et au début du XVI° siècle, quelques nouveautés furent conçues par des ingénieurs pour améliorer le rendement des roues hydrauliques: elles furent relatives à la forme des aubes (aubes inclinées) et au principe même de la roue (premiers essais de turbines hydrauliques). Mais les réalisations pratiques ne semblent pas avoir suivi: au XVI° siècle, les dessins et les peintures montrent que les moulins avaient peu évolué.

Depuis plusieurs siècles, au moins dans certaines régions, le moulin à eau était concurrencé par le moulin à vent qui semble originaire du Proche Orient et avoir été diffusé par les Arabes. L’énergie éolienne était utilisée en Castille au X° siècle mais c’est seulement à partir de la fin du XII° siècle que son usage se répandit en France. Les moulins à vent, utilisés uniquement pour la mouture des grains, ne prirent véritablement leur essor qu’au XV° siècle. Des progrès techniques immédiatement appliqués favorisèrent alors leur expansion: les premiers moulins, entièrement en bois, étaient perchés sur un trépied, sur lequel l’ensemble pivotait pour orienter les ailes; au XV° et XVI° siècle, l’adoption du toit tournant permit d’améliorer la construction des moulins et assurer leur succès.

La multiplication des moulins a profondément marqué le monde médiéval. A la fin du Moyen Age, ils étaient innombrables, installés jusque sur les moindres cours d’eau et la force hydraulique avait été étendue à toute une série d’activités: ils représentaient avec leurs aménagements un élément important des paysages et des structures agraires. Ils étaient étroitement incorporés à la vie quotidienne. La construction des roues, des arbres, des engrenages, ainsi que l’entretien et les réparations fréquentes de ce mécanisme demandaient du bois: des droits d’usage dans les forêts étaient souvent affectés à ces travaux. Les étangs, les biefs, les barrages destinés à l’alimentation en eau facilitaient les activités de la pêche; en particulier l’aménagement de pêcheries de types divers: des droits de pêche sont souvent associés à l’exploitation des moulins. Eventuellement, ces dispositifs hydrauliques pouvaient être utilisés pour l’irrigation. Enfin, sur le plan social, le meunier, à cause de sa richesse en deniers et en grains, en raison du rôle qu’il jouait dans les périodes de disette, était devenu un personnage important souvent mal aimé du monde rural, tandis que le moulin était un lieu de rencontre et de contact pour les populations paysannes: Saint-Bernard, au XII° siècle, scandalisé par l’activité des prostituées aux abords des moulins, menaçait de les fermer.

Le moulin à eau, dont sinon l’apparition, du moins la diffusion correspond à une révolution technique des XII°-XIII° siècles, représente, appliquée non seulement à la mouture du blé, mais également à toutes sortes d’industries, la principale machine connue au Moyen Age.

G. Fournier.

Extrait 3 : Evolution et déclin du Moulin par Jean Tournebize.

Après les troubles économiques et sociaux du XIV° siècle et la période de stagnation qui s’en suit, il faudra attendre la deuxième moitié du siècle suivant pour voir se développer une véritable révolution dans les techniques. Ces progrès, liés aux préoccupations de la France, se poursuivront jusqu’au XVIII° siècle.

En ce qui concerne la Haute Auvergne, depuis longtemps rattachée à la couronne, la plupart des moulins sont déjà construits. Les Terriers les font apparaître en grand nombre (Saignes, 1441; de la duchesse d’Auvergne, 1504; Riom, 1506; Apchon, 1512; Murat la Rabe, 1561; Trizac, 1607; du Saillan, 1564; etc…). Cette prolifération du moulin fait corps avec les structures économiques des campagnes en général et des pays de montagnes en particulier. Ici, plus qu’ailleurs la vie rurale est sédentaire, et bien que l’Auvergnat du haut Cantal soit avant tout un éleveur, il produit également les céréales nécessaires à sa subsistance.

Cette économie fermée n’est pas étrangère aux moyens de communications. Les grandes routes sont absentes. En 1714, M. de Labat sur sa «Carte des routes d’Auvergne» (A.N., F 14 10165) laisse un grand vide dans la partie limitée par Clermont, Bort et Aurillac et Issoire. La seule route à l’Ouest est celle de Clermont à Aurillac par Bort et Mauriac qui sera reprise plus tard par les Intendants, en particulier Trudaine qui développera également les routes de traverse de Saint-Flour en Limousin. L’une par Condat, Champs et Bort, l’autre par Riom et Antignac. Mais il faut attendre 1854 pour avoir un courrier régulier entre Clermont et Aurillac par Bort et Mauriac (carte des routes de poste de l’Empire Français, musée de la poste). Les autres voies de communication ne sont que de mauvais chemins, mal entretenus, de village à village et de service pour le champ ou le moulin.

Toutes ces raisons font que les techniques acquises à la fin du Moyen Age n’évoluent pas. Le moulin à eau conservera son architecture d’origine et les matériaux nécessaires à sa construction et à son entretien seront prélevés sur place.

Leur nombre atteint son maximum vers 1834 (le cadastre en totalise 82575 sur le territoire français, 260 environ pour les 34 communes que nous avons recensées). Puis on assiste à un déclin progressif, il n’en reste que 78000 en 1848; et en 1939 leur nombre passe à 30000. Au recensement de 1953, on dénombre 9000 survivants. Aujourd’hui 2000 sont encore actifs mais ce sont les grands moulins à caractère industriel. Il n’en reste pas un seul sur le territoire qui nous préoccupe.

Pourtant le Nord Cantal aura sa part de prospérité due à la révolution industrielle du XIX° siècle. L’exploitation minière du Bassin de Champagnac y jouera un rôle important. L’énergie hydraulique sera utilisée pour actionner les nombreuses scieries qui fourniront le bois nécessaire. Par suite les chemins vont être améliorés. Le commerce se développe en raison d’une main d’oeuvre spécifique. Les premières carderies mécaniques font leur apparition. Les moulins privés commencent à se moderniser par l’adjonction des bluteries au détriment des petits moulins communaux déjà mal entretenus.

L’apogée de cette modernisation va se situer à partir de 1875 avec l’ouverture de la vois ferrée Neussargues - bassin de Champagnac qui ouvre le pays sur le monde extérieur. Puis le tronçon sur Aurillac en 1891; enfin en 1907 et 1908 avec la ligne Bort - Neussargues. Le train permet en particulier aux meuniers d’équiper leur moulin avec des meules de la Ferté-sous-Jouarre, de meilleures qualités et d’un rendement supérieur aux meules régionales en basalte ou en grès.

Après les années sombres du premier conflit mondial on ne consolidera que les moulins dont l’accès est facile. Toutefois la période 1939-45 va voir un renouveau tant officiel que clandestin dans la remise en état des petits moulins mais ce sera leur dernier souffle.

J. Tournebize

[Note: les roues à augets sont disposées horizontalement pour l’ensemble du Cantal; mais dans le Puy de Dôme elles pouvaient être verticales.]




Schéma type d’un moulin à huile entraîné par traction hydraulique.


Différents systèmes de broyage des cerneaux de noix (à gauche) et système de presse à maillets observé au moulin de Couchal (à droite). Ces trois schémas d’après J. Tournebize 1981.



III - Moulins fonctionnels...

remis en état pour une annimation touristique, ou moulins figés sans grande dégradation depuis la fin de leur fonctionnement...

Le moulin de La Fromentale (Commune de Fontanges, Cantal) :


Texte établi d’après les commentaires de Mr Pierre Maury, à Mauriac ancien meunier au moulin de Mazerolles sur l’Auze et restaurateur du Moulin de la Fromentale.

C’est dans un tel moulin, en écoutant les commentaires de notre guide, que l’on se rend compte de la difficulté d’obtenir une belle farine. La lecture du livre d’Alain Belmont revient à notre mémoire. « Moudre du blé constitue tout un art. On pourrait croire qu'il suffit d'écraser le grain entre deux pierres pour en extraire de la farine, alors que cette opération nécessite une grande habileté de la part du meunier. Les meules de son moulin doivent tourner à une vitesse et à un écartement bien précis, être souvent repiquées au marteau pour garder leur abrasivité. Surtout, elles ne doivent pas être taillées dans n'importe quelle pierre. Une roche trop souple ne ferait que déchiqueter le blé et donnerait un gruau dont on ne pourrait retirer le son; à l'inverse, une pierre trop dure transformerait la farine en une poussière difficilement panifiable, chargée en plus d'une huile empêchant sa conservation. Enfin, les meules ne doivent pas s’user trop rapidement sous peine de ruiner leur propriétaire, puisqu'une seule de ces pierres équivaut au prix d'une maison au XVIII° siècle. La pierre idéale doit donc posséder plusieurs qualités contradictoires, être à la fois solide, dure et souple, «intelligente », pour reprendre une expression de Steven Kaplan ».(Cf La pierre à pain d’Alain Belmont, 2006. Presses Universitaires de Grenoble; 2006. T1 : 232p et T2 : 332 p. Cf Le meilleur pain du monde. Les boulangers de Paris au XVIII° siècle de Steven Kaplan, Paris, Fayard, 1996, 768 p.)

En langue d’Oc « La Fromentale » désigne la terre qui produit la meilleure variété de blé : le froment. Le moulin est établi sur une dérivation de l’Aspre, affluent de la Maronne.

 

A gauche : la prise d’eau et le départ du bief amont. Ici, la topographie permet de prendre connaissance d’un seul regard des canaux indispensables au fonctionnement du moulin. La chaussée constitue le barrage sur l’Aspre, affluent de la Maronne. Un pont très étroit et probablement ancien, franchit l’Aspre et se reflète dans l’eau calme de la retenue, dite aussi pessière. Observer le profil dissymétrique de la chaussée.

A droite : la roue « motrice » ou auget. Une originalité de ce moulin est de pouvoir observer ce qui est rarement visible: la trompe d’arrivée d’eau, le mécanisme d’ouverture de la vanne et la « turbine » avec son axe moteur.

Ce moulin date du XV° siècle. On trouve une trace de ce moulin dans des archives qui datent de 1599. Le nom de Fromentale n’est probablement pas le nom d’origine. Le nom d’origine de ce moulin était « moulin de la Peyrade », expression trouvée dans des écrits de 1430 [cf Notice Paroisse de Fontanges (Cantal) 932-1914, par Fr. Gaillard, S.J. Aurillac Imprimerie Moderne 1914]. De plus, dans la vente Lapeyre-Chambon il est mentionné le « pré de la Peyrade » précisément situé entre la rivière Aspre et le canal d’amenée au moulin actuel.

 

A gauche : à l’étage supérieur, sur le plancher, l’installation pour moudre le grain est cachée par une archure en bois. Cette archure est dominée par la trémie et le système d’alimentation des meules en grain. Un fer à cheval, bien visible ici, permet de soulever les deux meules lorsqu’elles ont besoin d’être repiquées. Le coffre, disposé à l’avant, abrite la bluterie. Deux axes verticaux sont visibles. L’axe blanc permet de régler l’espacement entre les deux meules. L’axe noir dépend de l’axe principal des meules ; il imprime à la tête du tiroir de bluterie un mouvement de va et vient ; cette agitation favorise le tamisage qui permet de séparer le son de la farine. Observer dans la salle de travail les instruments de propreté. A droite : vue latérale du compartiment de tamisage.

Il a été rénové en 1833 par Pierre Louis Gaillard. Son nom est marqué sur le linteau de la porte d’entrée. Il a été vendu en 1869 à Pierre Lapeyre le créateur des usines de Ydes. Ce dernier ne l’a pas gardé longtemps ; il l’a vendu en 1873 à M. et Mme. Chambon. Les descendants de cette dernière l’ont vendu en 1991 à Gilbert Maury. A partir de cette date, il appartient à la famille Maury. Il est resté par la suite un siècle à l’abandon. De 1991 à 2000, donc sur presque une dizaine d’années, il a été remis en état principalement par Pierre Maury, le père de Gilbert. Vers 1870-75 le moulin s’arrête de fonctionner mais le droit d’eau est conservé par une location à la société locale de pêche qui développe un alevinage. Aujourd’hui le moulin comprend deux ensembles de meules à farine en fonctionnement, d’un diamètre de 125 cm. L’un de ces ensembles, la tournante ou « courante » et la dormante ou « gisante », est complété par une bluterie : ensemble pour séparer le son de la farine et pour tamiser cette dernière. Une meule à huile et un pressoir très ancien sont toujours en place. En outre un trieur servant à calibrer le grain complète la salle de travail. Ce moulin peut fabriquer de la farine « type 65 » c'est-à-dire tamisée sur une soie de vide de maille de 65 micromètres. Les meules, qui proviennent de la Société Générale des Meulières de France, à Nantes, sont affectées d’un numéro de matricule qui dans le cas présent n’a pas été relevé.



 

A gauche : trieur pour calibrer le grain. A droite : eule d’écrasement des cerneaux de noix. Ici la meule était mobilisée, comme les deux meules à farines, par un rouet hydraulique. La pâte était ensuite pressée.


Le pressoir à coins permettait d’extraire l’huile de la pâte de cerneaux préalablement écrasés. Le matériel écrasé, en dehors des noix, pouvait être les noisettes, le chanvre, l’oeillette de pavôt ou les faînes de hêtres.



Moulin a huile de Verninière :


 

1 - Moulin de Verninières. C’est un moulin à huile situé topographiquement en point haut entre Bort-Les-Orgues (Corrèze) et Champs-sur-Tarentaine (Cantal). Ici l’entraînement de la pierre d’écrasement est initié soit par l’homme soit par l’animal. Le bâtiment ne paie pas de mine, mais l’intérieur comporte tout le nécessaire pour extraire l’huile de noix. Observer la présence d’une cheminée; le chauffage de la pâte facilite l’extraction de l’huile sous la presse. Chaque année, en mars, une « partie » est organisée et le jour de la « serrée » est une occasion de réjouissance.

2 - Ecrasement par rotation d’une roue en pierre tournant dans une cuve également en pierre.

3 - Pressage par un système analogue à la presse à cidre. La « truie » ou réservoir est remplie de la pâte de noix broyées et placée dans un linge. Puis un bloc en bois, solidaire de la partie métallique du pressoir, est ajusté sur l’ouverture de la truie. L’huile coule par l’ouverture située à la base de la truie.





Moulin du pont de la Gazelle :

 

 


Moulin de la Gazelle (5 photographies). Le bâtiment (1) est adossé à un talus, faisant fonction de digue retenant l’eau du réservoir (2). En outre la digue permet le passage d’une route. A l’intérieur, les deux meules : la tournante et la dormante ou gisante, sont situées sous le plancher. La trémie ainsi que le mécanisme d’entrée du grain sont visibles en (3). La partie supérieure de l’axe avec 4 angles marqués constitue le babillard. Une originalité de ce moulin est la présence d’une bluterie (4) où la farine est tamisée. Ce moulin n’était pas visitable en 2007, mais la personne qui a assuré la remise en état avait été rencontrée quelques années auparavant (5).





Moulin de la Clidelle :


Moulin de la Clidelle, sur la Sumène. Le bâtiment date de 1786. Les installations sont d’un niveau industriel et une vingtaine de personnes travaillaient soit, dans la partie carderie (fermée en 1932), soit dans la partie moulin à farine (fermée en 1936). On ne visite pas.





Moulin de la Fanchette :

 

Moulin de la Fanchette : extérieur et intérieur du bâtiment. Il est situé sur une dérivation du Mars, commune du Vaulmier. Renseignements disponibles au village d’Outre. Visite possible.




IV - Moulins non fonctionnels...

mais ayant un intérêt historique, ethnologique, architectural...

Un relevé de ces moulins pour la région nord-Cantal est disponible au centre Avéna d'Antignac (GRHAVS). Consulter le fascicule rédigé par J.Tournenbize et édité par le GRHAVS. En se limitant a la vallé de la Sumène le shcéma suivant, reflète un nombre très important de moulins.


Nombre de moulins dans le bassin de la Sumène. Le total des moulins identifiés s’élève à 194. Remarquer l’inégalité du nombre d’affluents sur chacune des rives de la Sumène (d’après J. Tournebize 1981). Ces moulins sont pour la plupart très endommagés. Ils étaient construits en pierre prise à proximité immédiate. Même les meulières étaient d’origine locale. Cependant lorsque les transports se sont développés, des meulières d’origine lointaine, ont été utilisées.



Moulins de Vignon :

 

Moulins de Vignon (Antignac). Sur une dérivation de la Sumène. Deux types de moulins étaient installés à Vignon, chacun dans un bâtiment : moulin à farine, et moulin à huile. Les deux bâtiments sont bien entretenus. Le bief amont était particulièrement long et prenait à hauteur d’Antignac. Ici : meule d’écrasement dans sa position fonctionnelle disposée à quelques distances des moulins, et vanne de contrôle de la prise d’eau, à la sortie du bief aval, pour l’irrigation d’une prairie.



Moulins de Sauronnet :

 

Moulin de Sauronnet (Antignac). Sur une dérivation du Soulou. Ici le système des biefs, amont et aval, est encore bien visible. Le réservoir ou « écluse » ou étang, est parfaitement entretenu. A proximité : meule à écrasement et vanne de prise d’eau à l’entrée du bief amont.



V - Les moulins à visiter