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Protection du Patrimoine

Claudine Migret

Cette page est proposée par L’association
"Grand Air, Nature, Patrimoine et Découvertes"

Présentation de l’Association


Association "Grand'Air"
" Le Bois Grand. " - 15130 Vézac
04.71.62.45.45
Email : Claudine Migret

Le Programme de l’Association est, pour chaque année , décliné sur 2 volets :

A :Patrimoine Bâti

- Mars: le 23.03: Randonnée de printemps du Veinazès
- Avril: le 27.04: "Entre bâti minéral et végétal, clin d'oeil au village de la Vinzelle entre Lot et Cantal".
- Juillet: "Demeures, châteaux et chaumières à Calvinet" en châtaigneraie cantalienne.
- Automne: le 28.09 ou le 18.10: Randonnée au pays du granite et récolte en châtaigneraie

B : Sorties Naturalistes

- Mai: journée porte ouverte au club Connaître et Protéger la Nature
- Mai : Dimanche 25.05: Sortie botanique
- Juin : Dimanche15.06: La pierre et l'eau sur les hauts plateaux, en vallée de la Santoire
- Septembre: "Chemin faisant, chemin bavard...sur les pistes du district.
- Octobre : Dimanche 05.10: Brame du cerf en vallée de la Cère

En outre cette association a été chargée d’animer la sortie de Maisons Paysannes de France-Délégation 15, en août 2002 dans la région de Carlat et en 2003 dans la région de Thiézac . Un bref compte rendu de ces sorties est présenté pour ce qui concerne l’architecture rurale.

CARLADEZ

un pays qui fleure bon les terroirs...
...une contrée riche en histoire.

Géographiquement parlant, le Carladez se présente comme un plateau de faible à moyenne altitude, entrecoupé de vallées riantes aux versants assez accusés. Son sous sol présente une variété de roches volcaniques (basaltes, andésite) et roches métamorphiques (gneiss, schistes).

L'économie pastorale et la polyculture se partagent le territoire.

Historiquement parlant le Carladez est un haut lieu du territoire français: cette micro-région est une entité historique à part entière. Fief de diverses seigneuries et bailli de justice et commerce le Carladez étendait sa toute puissance jusqu'aux confins du salersois, du bassin aurillacois et à l'est à la planèze de St Flour. Il offre aussi une variété de paysages naturels (vallée de la Cère), de sites (Carlat, Rocher de Ronesque), qui ont un grand impact sur la répartition, l'implantation et le caractère particulier de l'habitat.

La région de Carlat illustre à la perfection le phénomène à la fois géographique et géologique de l’inversion de relief. Une coulée basaltique originaire du secteur du col de Curebourse emprunta une vallée (paléo-vallée) qui se dirigeait vers le sud ouest puis obliqua vers le sud est. Le basalte était alors en position basse, dominé par les flancs de la vallée. Après érosion du terrain qui n’était pas protégé, donc de part et d’autre de la coulée, ce paléo-relief se transforme et la coulée de basalte apparaît en position haute.

Le village s’adosse à l’extrémité orientale du rocher ; exposé au sud, il bénéficie d’un site abrité des vents froids du nord. Le rocher a porté un chateau-fort dès l’époque mérovingienne et a été détruit en 1603 sur l’ordre de Henri IV. C’est par son château que Carlat acquit une certaine importance historique. Chef-lieu d’une viguerie, Carlat donna son nom à la région : le Carladès : région hétérogène, très morcelée, s’étendant sur l’Auvergne et le Rouergue, de part et d’autre de la Cère, de la Jordanne à la Truyère.

D’un point de vue géologique, le Carladez fait partie des plateaux périphériques du massif volcanique du Cantal. Ces plateaux périphériques sont constitués par des basaltes qui se sont épanchés à la fin du cycle éruptif. Ces grandes coulées n’ont pas été émises par les cratères de la région centrale, sauf l’exception du Plomb du Cantal, mais elles ont abondamment jailli des cratères adventifs des flancs du cône. P. Marty et Y Boisse de Black ont signalé, parmi les plus importants de ces volcans autonomes, le Puy Gros et le Puy Violent.

Le Puy Gros est intéressant ; de lui se seraient échappées les laves formant les planèzes du secteur sud du Cantal, s’étendant jusqu’à 35 kilomètres de distance. L’épaisseur des coulées atteint 300 m près de Malbo, entre le sommet du Puy de la Grousse et le Siniq, ce qui signifiaient que les laves y remplissaient une vallée déjà profondément creusée. Ailleurs la puissance du basalte des plateaux est généralement beaucoup moindre (d’après Jung 1946).

On trouve parfois sous les coulées basaltiques des plateaux et en continuité de sédimentation avec les cinérites, brèches et conglomérats andésitiques, des alluvions formées de cailloux volcaniques roulés, jalonnant sans aucun doute d’anciennes vallées pliocènes. L’une de ces anciennes vallées se suit, sur le versant SW du massif depuis les rochers de Carlat jusque dans la région de la Croix-Barrez dans l’Aveyron à l’altitude relative de 300 m. M. Boule a proposé une illustration de la reconstitution de la vallée pliocène de Carlat. La direction de la coupe est NW-SE. Elle part du rocher de Carlat jusqu’au plateau situé à l’est du Goul. La direction de la coupe est NW-SE. (Jung 1946)

Les établissements humains les plus importants se situent au fond des vallées de la Cère et du Goul, l'accroissement du bâti se traduisant par des "villages rue"suivant un axe parallèle à la rivière puis des bâtiments implantés plus en hauteurs sur les versants, le long des courbes de niveau. Les autres villages ou écarts sont situés sur les hauteurs: ces points hauts favorisent une implantation lâche des édifices où des parcelles séparent un petit groupe de maisons. Entre celles-ci le couderc: espace central, commun, accueillant le four à pain, la croix, avec souvent la font assortie d'un abreuvoir.

L'architecture en terre est quasi absente du Carladez, pays de montagne où la pierre abonde. Le bois n'apparaît guère qu'au sud ouest dans la zone des micaschistes de la vallée du Goul, principalement dans la commune de Cros de Ronesque pour des encadrements de baies de modestes maisons ou de petites dépendances : séchoirs à châtaignes (sécadous) ou porcheries. La diversité, la richesse des roches disponibles et la présence d'appareils mixtes dans les zones de contact géologique n'ont pas engendré un usage concerté de la polychromie. La préoccupation primaire de cet habitat traditionnel étant d'abord la solidité et non le décor.

Toutefois dans sa simplicité l'habitat vernaculaire est beau, empreint de sobriété, de fonctionnalité nous exprimant que le beau sait être utile... et parce qu'il est utile il rayonne autrement!

« La marque la plus visible de la présence de l’homme à la surface de la terre est la maison ; sans doute le champ cultivé occupe plus de place et parait un habillement humain du sol plus continu, mais il est moins saillant, plus terre à terre si l’on peut dire, et se confond parfois avec le paysage naturel. La maison est une preuve plus manifeste, plus paysagiste, donc plus géographique du travail de l’homme. C’est par la répartition des habitats qu’on constate de visu qu’un pays est peuplé ou non ; les densités des hommes ne se voient sur la terre que par la plus ou moins grande quantité d’habitations, les chiffres ne sont que des abstractions statistiques. C’est de ses maisons que l’homme remplit la terre jusqu’à la couvrir et la surcharger. L’œuvre du logement, accomplie par les hommes, se trouve ainsi être la manifestation la plus caractéristique, la plus physionomique de l’effectif humain sur la terre. » ...

... « S’assurer un logement est un des actes primordiaux des hommes, comme celui d’allumer le feu ; d’ailleurs ces deux actes sont souvent intimement associés, une maison n’est-ce pas essentiellement un foyer, or il n’y a feu que quand il y a homme ».

P. Deffontaines : L’homme et sa maison. Gallimard 1972.

CARLAT

Si l'on a nulle certitude d'occupation par l’homme à l'époque gallo-romaine, on sait par les écrits qu'une place forte était là en 839 puisque Louis le Pieux s'en empare! Puis au fil des siècles, les seigneurs du moyen age ont assis sur ce rocher une toute puissance qui en vint à s'opposer à l'autorité royale.

Carlat dont l'étymologie nous révèle que sa racine"kar" signifie rocher, est bien nommé!

Haute de 40m la table de roche sombre impose la découpe somptueuse de ses échancrures laissant voir aux angles les vestiges de deux des tours qui marquaient les fortifications. Sur le dessus la végétation a repris ses droits, on peut lire cependant les fondations des différents édifices qui ont fait la page d'or de Carlat. Une forteresse avec garnison, palais, église, puits, couvent de clarisses, commanderie de templiers, dépendances, a été rasée en 1643 par Henri IV qui en avait assez de voir ainsi le Cantal être le siège d'abris et d'insurrections mettant en danger le pouvoir royal. Pour la petite histoire la place forte de Carlat a abrité en 1585 pendant plus d'un an la reine Margot (Marguerite de Valois, favorite du Roi). L'ordonnance de rasement mit fin à cette dynastie d'Aquitaine : le Carladez et Carlat furent rattachés à la couronne royale; le rocher est érigé en comté et cédé aux Grimaldi de Monaco. Puis, à la révolution, la commanderie de l'ordre de Malte disparut!

Pierre après pierre tout fut démoli et moult chaînages d'angles, blocs de basalte, moellons de brèches volcaniques et linteaux d'andésite furent réemployés dans la construction du village : un village entièrement blotti en arc de cercle au pied de la paroi, côté sud, dont les maisons présentent une architecture bien particulière: Ce sont de belles demeures coiffées de toitures à 4 pans recouvertes de lauzes de schistes, quelques unes avec de l'ardoise, véritables carapaces minérales qui confèrent vu du rocher une mosaïque de bleus et de gris. La cheminée qui surmonte ces toitures est elle aussi grandiose s'élevant jusqu'en haut du faîtage et rétrécie en plusieurs larmiers ou paliers.

Les charpentes sont à chevrons portant fermes avec souvent une croupe ou demi-croupe en pignon. L'appareillage de ces bâtisses est constitué de moellons de basalte ou de schistes, avec des chaînages d'angles sombres et des linteaux de trachyte ou andésite.

La demeure du Carladez même celle la plus humble, est imposante de par ses matériaux, sa forme(un grand bloc à terre), sa charpente et ses couleurs sombres. Toutefois, elle offre un beau "visage" égayé de lucarnes et houteaux qui habillent souvent sur deux rangées sa "coiffure". Les toitures à faible pente, lorsqu'elles ne couvrent pas une voûte correspondent en général à une couverture en tuiles creuses, plus rare.

Elle s'agrémente souvent sur le devant ou à proximité, d'un jardin ceinturé de pierres. Dans le cœur du village une petite maison attire le regard: il s'agit d'une maisonnette à la toiture à la Mansard qui abritait autrefois l'échoppe d'un cordonnier; l'atelier se trouvant en dessous d'une petite pièce à vivre située dans les combles de l'unique étage.

Les liens :

La souche de cheminée . Dans le cas d’un toit à deux pans, la souche naît au niveau du faîtage et sa hauteur est limitée. Mais lorsque le toit est à quatre pans (comme dans le cas présent), elle débouche au sommet et dans l’alignement du mur sur lequel elle s’appuie. Selon la règle générale pour assurer un bon tirage, le sommet de la souche doit atteindre le niveau du faîtage ; donc plus la souche sort près de l’égout (limite extérieure du mur maître ), plus sa hauteur est importante et par conséquent plus son assise prend de l’ampleur. Ainsi en Carladez où la hauteur des toits est importante la souche est développée en hauteur, En outre son importance horizontale est aussi marquée ; elle est liée à la dimension du cantou lorsque sa hotte qui le surmonte présente, autant en profondeur qu’en longueur des dimensions importantes. Ces contraintes qui portent sur les dimensions de la souche, sont résolues par l’aménagement de paliers successifs. Les étages de la cheminée sont séparés, au niveau de chaque palier, par des dalles inclinées jouant le rôle de larmier qui rejettent l’eau à distance des parois de la souche. Noter enfin qu’à mi-hauteur de la souche une liaison maçonnée avec les combles existe souvent et facilite l’accès au conduit.

La cheminée peut être considérée comme un véritable motif architectural. Ses dimensions sont directement influencées par plusieurs caractères de construction de la maison : le nombre de pans du toit (à deux eaux ou à quatre eaux), la hauteur du toit, la structure interne du cantou.

Les lucarnes : Définies comme des ouvrages construits sur le toit pour éclairer les combles et en permettre la ventilation. Elles jouent un rôle important dans la structure de la toiture et dans l’ordonnancement de l’ensemble du bâtiment.

Une lucarne rampante se caractérise par une toiture à un seul pan ayant une pente plus faible que celle du bâtiment. Le toit de cette lucarne souvent constituée d’une seule plaque de schiste, déborde sur les jouées essentées. L’étanchéité au niveau du raccordement des jouées au pan du toit est résolue par une tôle de zinc pliée.

Dans la lucarne en bâtière, la toiture est à deux pans; la charpente est plus complexe que dans le cas précédent. Lorsque ces lucarnes sont élevées dans le prolongement du mur gouttereau en l’interrompant, elles portent le nom de lucarnes –fenêtres.

Sur les toits à quatre pans du Carladez, mais aussi du Salersois, le rythme de distribution des lucarnes obéit à des dispositions très générales. Plusieurs rangées de lucarnes sont observées et le nombre de lucarnes dans la rangée inférieure et dans la rangée supérieure est respectivement 5 et 3 ou 3 et 2. Leur importance diminue en se rapprochant du sommet.

Le sécadou ou séchoir à châtaignes. Dans le canton de Vic-sur Cère, il se localise sur les sols acides qui proviennent de l’altération des micashistes et du gneiss, donc au sud-est du canton (Cros de Ronesque). Ce bâtiment comprend deux parties : le rez-de-chaussée et le comble. Les deux niveaux sont séparés par le plancher constitué de baguettes de bois simplement posées sur les solives ou de planches percées de trous. Au rez-de-chaussée on entretenait un feu qui ne devait pas être violent mais qui produisait air chaud et fumée pour sécher les châtaignes. De vieilles souches étaient utilisées et donnaient un feu sans flammes entretenu pendant quinze jours. Le courant d’air était entretenu par le réglage de l’ouverture de la porte; l’air chaud passait par les ouvertures du plancher puis quittait le bâtiment par une ouverture ménagée dans la maçonnerie du toit souvent localisée au sommet d’un pignon. Il n’y a pas d’escalier intérieur. Les deux niveaux sont atteints par l’extérieur. Le niveau inférieur ne pose pas de difficulté. Le niveau supérieur est atteint soit par une échelle lorsque le séchoir est construit sur un terrain horizontal, soit directement de plain-pied lorsque le séchoir est accolé au terrain sur l’un de ses côtés. Dans ce dernier cas la porte du comble n’est jamais sur la même face que celle permettant l’accès au rez-de-chaussée.

Ces bâtiments le plus souvent indépendants de l’habitation principale (mais voir l’illustration ci-dessous), toujours de faible dimension, constituent l’exemple typique illustrant une chaîne de causalités (de facteurs) allant de la nature du sous-sol à l’architecture vernaculaire. La nature géologique du terrain combinée à l’altitude contrôle la végétation. Cette végétation produit des fruits consommables. Pour une consommation qu’il est souhaitable d’étaler dans le temps, l’homme a imaginé un moyen de conservation qui l’a conduit à la construction de dépendances agricoles permanentes d’un type original.

Escoubiac (Cros de Ronesque). Secadou accolé à la maison. L’accès à la partie supérieure pour le dépôt des châtaignes s’effectue à l’aide d’une échelle. Observer l’ouverture en triangle au sommet du mur pignon pour le passage de la fumée. Les pentes analogues des toits du secadou et de la maison, l’emplacement du secadou au milieu du mur pignon, la nature analogue de la couverture, donnent à l’ensemble une réelle harmonie. Observer aussi sur la maison principale une cheminée à chacune des extrémités du toit.

Maison du Journalier forgeron à Cros-de-Ronesque. Selon Breuillé et col (1980) « c’est la maison de celui qui ne possède pas et n’exploite pas de terre, elle se compose du seul logement des hommes, à l’exclusion de tout bâtiment d’exploitation ». Cependant le clapier et la loge à cochons peuvent être présents. Les ouvertures sont uniquement sur la façade principale qui est orientée au sud-ouest. La façade arrière est complètement aveugle mis à part un petit fenestrou dans les combles. Porte d’entrée à un seul vantail, plan carré. A remarquer le toit à deux pentes principales et deux pans inclinés latéraux permettant la sortie de la cheminée, le balcon-coursive, les extrémités de l’arête du toit terminées par un épi de faîtage. Ici le développement en hauteur est considérable avec quatre niveaux: sous-sol, rez-de-chaussée, étage et grenier. Le sous-sol occupé par une forge, provient de l’utilisation de la pente du terrain, qui permet l’entrée de plain-pied à cette forge située sur le côté gauche de la maison. Cette entrée est remarquable et rappelle « la boutique du cordonnier » de Carlat (illustrations) : baie en trois parties dont la partie centrale est la porte, couverte d’un arc en anse-de-panier.

La maison à coursive externe de Cros de Ronesque . Différents arguments (inscription avec date 1678-1681, cave voûtée, salle commune au rez-de-chaussée, seconde salle commune à l’étage, présence d’un pigeonnier…) permettent d’interpréter ce bâtiment comme une modeste maison de maître de la fin du 17° siècle avec logement des fermiers au rez-de-chaussée et logement des maîtres à l’étage. Cette cohabitation est cependant peu fréquente. Ce n’est pas la seule explication. Une telle structure peut être aussi interprétée comme un habitat prévu pour plusieurs familles. Breuillé et col (1980) soulignent l’existence, à côté de l’habitat prévu pour une seule cellule familiale, d’un habitat paysan pluri-familial et cet habitat se retrouve « à peu près partout en Auvergne ».

Le couderc. C’est une partie du communal qui se trouve associée à la vie communautaire. Il s’est constitué progressivement en même temps que s’élevaient les maisons du village. Selon la manière de concevoir la vie communautaire le couderc était plus ou moins important. Cette surface était commune mais en pratique la partie située devant chaque maison était le témoin de l’activité personnelle, elle abritait des objets ou des matériaux personnels (et servait ainsi au rangement du bois ou au dépôt du fumier) ou bien se trouvait réservée à une activité saisonnière (aire à battre). Cette surface quittait progressivement la communauté. Dans certains cas, probablement assez nombreux, la dérive était encore plus prononcée et la partie la plus proche de l’habitation était annexée par la construction de dépendances. Les voisins, souvent dans la même situation, ne disaient rien, d’où le proverbe rappelé par A. Durand : « le communal est un bon voisin » (1). Cette description du couderc valable pour le nord de l’Auvergne ne l’est pas au sud. Ainsi en Châtaigneraie et dans le Carladez, le couderc est très réduit, souvent représenté uniquement par les chemins de desserte. L’explication est à rechercher dans le fait qu’à l’origine de l’appropriation, la délimitation des propriétés prévoyait les dépendances privées.

(1) A. Durand précise (p.140) : « Après la Révolution, les usurpations se produisent sans discontinuer jusqu’à nos jours. Elles furent surtout commises par les propriétaires limitrophes : il est aisé pour ceux-ci d’étendre les limites de leur bien, en englobant dans leur champ une partie du communal ; si personne ne s’élève contre le fait, on continue à arrondir sa parcelle et bientôt la prescription joue. »

Un communal encore typique (= traditionnel) peut être observé au hameau de Niervèze. (commune de Thiézac). Encore dans les années 50, l’abreuvoir fonctionnait pour les troupeaux; il servait aussi au maintien de la fraîcheur des bidons de lait. Le four et le métier à ferrer sont encore présents. Dans ce hameau on trouve les fermes élémentaires dites fermes-bloc à terre. Toutes les fonctions de la vie et du travail se regroupent sous un même toit. Il est encore possible de voir dans ce village, plusieurs maisons avec les pans du toit recouverts de chaume.