geo.cybercantal.net sommaire Une exposition de manuscrits enluminés dans le Cantal Walther, Ingo F. & Norbert Wolf
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Walther, Ingo F. & Norbert Wolf. 2001.
Codices illustrés. Les plus beaux manuscrits enluminés du monde, 400 à 1600. Taschen, Paris.

A l’Introduction et aux commentaires généraux sur les premières 48 pages, font suite les descriptions de 167 manuscrits (des pages 49 à 457). Tous les manuscrits sont décrits sur au moins 2 pages et certains sur 4 à 6 pages (Christine de Pisan, Boccace, Pétrarque, Dante, Heures d’Anne de Bretagne). D’autres manuscrits célèbres occupent 10 pages et les annexes suivent sur 30 pages. Un total de magnifiques 504 pages.

Un intérêt du livre est de donner un aperçu de l’enluminure hors d’Europe. C’est peu fréquent et les quelques pages méritent un court compte rendu. L'Asie connaît elle aussi le livre conçu comme codex, mais elle ne connait l'enluminure - au sens d'une image subordonnée ou intégrée au texte - que de manière très limitée avant les contacts intensifs qui se sont instaurés avec l'Europe au cours des derniers siècles. La Chine connait le bois-gravé comme moyen d'illustration depuis le IX°siècle, mais dans un premier temps, c'est le dessin à l'encre qui domine - tout comme au Japon - et qui souvent abolit la frontière entre image pure et calligraphie. Les manuscrits illustrés de la culture maya d'Amérique centrale, se rapprochent en revanche de beaucoup plus près de la conception européenne du livre. Les sources espagnoles nous apprennent que les Mayas possédaient une foule de livres religieux et scientifiques, mais aussi des calendriers où figuraient les listes des fêtes et des cérémonies religieuses. Parmi les rares exemplaires conservés d'avant la conquête espagnole, nous présentons l'un des plus luxueux, le Codex Borgia du Vatican (ill. p. 176 sq.), qui se lit en accordéon conformément au mode de pliage . Il en va tout autrement d'innombrables œuvres d'une confondante beauté appartenant au domaine culturel islamique, qui rivalise aisément avec l'enluminure occidentale. Une grande partie des manuscrits islamiques a néanmoins été disséminée ou ne s'est conservée qu'en feuillets séparés. Les principaux paysages artistiques de l’Islam sont traités : l’Arabie, la Perse, la Turquie, la peinture moghole en Inde.

Malgré cette incursion hors d’Europe, l’ensemble du livre se rapporte majoritairement à l’Europe. La présentation des manuscrits s’effectue selon la date d’exécution. Les premiers manuscrits présentés datent du début du V° siècle avec le Vergilius Vaticanus réalisé vers 400, le Vergilius Romanus réalisé vers 500, le Dioscoride de Vienne réalisé vers 512. Les plus récents datent du XVI° siècle : le Rosarium réalisé vers 1530, les Heures du Cardinal Farnèse (1537-1546). L’édition des écrits d’Aristote (1483) n’est pas au sens strict un manuscrit mais un livre imprimé à Venise. Cependant les miniatures de cette édition ont été peintes à la main pour un marchand allemand. Cet exemple réalise ainsi le passage entre le manuscrit et le livre imprimé.