geo.cybercantal.net sommaire Une exposition de manuscrits enluminés dans le Cantal Kinder. L’Europe Cistercienne : Histoire et Architecture
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L’Europe Cistercienne : Histoire et Architecture

Première originalité de ce livre : pour replacer l'art cistercien dans l'histoire dont il est né, pour essayer de faire comprendre précisément pourquoi il est ce qu'il est, l'auteur y présente l'architecture créée par les cisterciens dans le contexte des coutumes, des travaux et des rituels, liturgiques ou autres, qui faisaient la vie quotidienne des moines.

Autre originalité de ce livre : au lieu de ne parler que d'abbayes complètes - peu nombreuses et bien connues - et de les traiter l'une après l'autre, l'auteur y explique la fonction dans une abbaye de chacune des structures, bâtiment par bâtiment et pièce par pièce : l'église, la sacristie, le chauffoir, la bibliothèque, le moulin, la porterie, etc., un plan localise le bâtiment dans l'ensemble du monastère.

Dans ce cadre une partie courte mais dense est réservée au scriptorium et à l’enluminure (p. 336-352) d’une part et à la bibliothèque (p. 353-360). Voici ce que dit l’auteur sur le scriptorium qui est situé le plus souvent à proximité de la cuisine.

« L'équipement des copistes était très fourni. « Le copiste disposait d'un meuble sur lequel il recopiait les manuscrits, d'encriers, de plumes, de canifs pour tailler les plumes, de boîtes pour conserver les pigments, de pierre ponce pour préparer le parchemin, d'alênes pour percer des trous, de règles, de stylets en métal ou de fil à plomb pour tracer les lignes sur les parchemins, de supports pour poser les livres qui lui servaient de modèle, de poids pour maintenir les pages et, parfois, de tablettes enduites de cire pour prendre des notes. C'était le cellérier qui fournissait tout cet équipement, dont on a trouvé des vestiges en particulier dans les fouilles des abbayes du Yorkshire : un fragment d'une tablette en ivoire à Rievaulx, un encrier en poterie à Roche, des stylets à Fountains et Rievaulx, une plume en métal à Fountains et une boîte à pigment en plomb à Rievaulx.

L'accès à l'atelier des copistes était strictement réglementé, car lorsque ces derniers se mettaient au travail, nul ne devait les déranger. Même l'officier nommé par l'abbé pour prendre soin des livres ne pouvait pénétrer dans la pièce ; s'il avait besoin de donner ou de prendre un volume, il devait rester sur le pas de la porte et ne pouvait le franchir que sur un ordre de l'abbé. Les cisterciens n'étaient pas les seuls à imposer de telles restrictions ; des prescriptions similaires, destinées à garantir un silence complet et le plus grand calme possible, se retrouvent également dans d'autres Ordres ».